Entre 50 et 80 000 femmes, hommes, jeunes et moins jeunes, ont défilé samedi 24 novembre 2018 pour dire NON aux violences sexistes et sexuelles. Plus de 50 rassemblements sur le territoire… Une première en France… Beaucoup de manifestant.e.s arboraient des pancartes « Ras le viol! », ou encore « La rue est à nous toutes »; « Le sexisme tue » ; « un non est un non »…
Ce « raz-de marée violet » portaient des revendications fortes, et d’abord mettre fin à « l’impunité des agresseurs ». Car ne l’oublions pas, en France, chaque année, une femme meurt tous les 2 ou 3 jours sous les coups de son conjoint ou ex-compagnon. Toutes les 7 minutes, une femme est violée, 20% ont été harcelées sexuellement au travail et 80% se disent confrontées régulièrement à des attitudes ou des comportements sexistes.
Et comme l’ont rappelé les syndicalistes de la CGT, présent.e.s tout au long des cortèges, ces violences traversent le monde du travail. Les employeurs, tout comme l’État, portent une lourde responsabilité dans cette lutte. (Voir à ce sujet notre communiqué de presse). Rappelons que la CGT a participé dès le départ au lancement du collectif #NousToutes, en juillet dernier, et qu’elle est l’une des organisations syndicales à l’origine de la Tribune des syndicalistes parue dans le Monde du 19 novembre, en soutien à la mobilisation.
Une autre revendication largement reprise dans les slogans, concerne « des moyens financiers suffisants » pour la lutte contre ces violences. Les fonds consacrés aux femmes victimes de violences conjugales restent très en dessous des besoins. Selon une étude toute récente, réalisée par 5 organisations, dont le Conseil économique, social et environnemental et le Haut conseil à l’égalité, que vous pouvez-lire ici, il faudrait multiplier par 6 cette enveloppe et passer de 79…. à 506 millions d’euros par an!
Enfin, à signaler, la résolution des Nations Unies du 14 novembre 2018 sur le harcèlement sexuel (A lire ici : resolutionONU14.11.18 ). Ce texte vient rappeler les responsabilités des États – mais aussi des employeurs et du système éducatif – dans la lutte contre le harcèlement sexuel que subissent les femmes et les filles, dans l’espace public, numérique, dans le monde politique et dans les lieux de décisions, mais également au travail et à l’école… A noter cependant que ce texte ne fait aucune référence à la Convention de l’OIT, en cours de négociation, dont les travaux reprendront à l’été 2019, et dont nous avions longuement parlé sur notre site: voir notre rubrique : en direct de l’OIT .