L’association « Louise Michel » basée à Villeneuve d’Ascq, vient en aide chaque année à des milliers de femmes en difficultés dont des centaines sont victimes de violences conjugales. Cette association va peut-être se dissoudre le 20 février lors de son assemblée générale extraordinaire… une perspective aussi scandaleuse qu’incompréhensible.
Problèmes financiers ? Défaut de subvention ? Absolument pas ! si le bureau de « Louise Michel » mettait à exécution sa menace de dissolution, cela serait uniquement par refus de traiter un problème qui dure depuis des années, qui provoque une hémorragie de personnels, le dépit des salariées qui s’en vont, et la souffrance de celles qui restent.
En protégeant les salariées avec de simples mesures conservatoires dictées par le bon sens, avec un minimum de dialogue, l’activité de l’association aurait pu être maintenue le temps de trouver une solution à la crise. Au lieu de cela, le bureau de « Louise Michel » a choisi de fermer l’association (depuis le 29 décembre 2022) et peut être maintenant de la dissoudre.
Entre autres sinistres résultats de l’opération : des hébergements d’urgence sont aujourd’hui VIDES alors qu’ils pourraient être occupés par des femmes et des enfants potentiellement en danger de mort. Danièle Defontaine, fondatrice et ancienne présidente de « Louise Michel » vit très mal cette situation, le 2 février elle déclare à la Voix du Nord « ne plus en dormir
la nuit » et son analyse est sans appel : « L’association n’a aucun problème d’argent. C’est un problème de management ».
Les 5 salariées de l’association sont aujourd’hui prises en tenaille entre une direction enlisée dans un consternant embarras professionnel et une gouvernance qui fait les choix les plus irresponsables possibles. La communication se résume à des non-réponses (y compris lorsque nous avons tenté fin novembre d’instaurer un dialogue avec la présidente), des annonces vexatoires, des menaces claires de mesures disciplinaires et d’autres à peine voilées de poursuites juridiques. Malgré cela, parce qu’elles ont le soutien des personnes qui sont passées par « Louise Michel », parce qu’elles sont habitées des valeurs qui ont conduit à la création de cette structure, elles sont déterminées à se battre pour leur dignité, pour les victimes, pour sortir leur outil de travail de l’immense gâchis qui est en train de l’engloutir.
La CGT-Lille appelle à un rassemblement le lundi 20 février à partir de 17 :30 sur le parvis de l’hôtel de Ville à Villeneuve d’Ascq
-pour soutenir les salariées de l’association « LOUISE MICHEL »
-pour dénoncer la menace d’un sabordage irresponsable de la structure et l’abandon des victimes qui sont suivies ou qui pourraient l’être par l’association.
Communiqué de l’Union Locale des syndicats CGT de Lille et environs, le 8 février 2023.