Temps partiel
UN calcul Des ecarts de remuneration qui prend en compte le temps partiel
Le temps partiel est l’une des premières causes des inégalités salariales globales et si l’on prenait des données sur les écarts de salaires mensuels, en intégrant le temps partiel, ces écarts seraient nettement plus élevés (on passe souvent du simple ou double, et on dépasse les 30 %). En France, la dernière enquête Insee disponible pour l’année 2017, établit l’écart global (toutes durées du travail confondues) à 28,5 % et à seulement 16,8 % l’écart en équivalent temps plein (c’est-à-dire en neutralisant l’effet du temps partiel), ce qui est proche de l’écart de taux horaire[1].
Parler en termes horaires, c’est supposé que le fait de travailler plus ou moins longtemps serait un choix véritable, offert tout autant aux femmes et aux hommes. Il n’en est rien. Si le temps partiel est si féminisé c’est parce qu’il s’est développé sous différentes contraintes : poids du travail domestique des femmes et « spécialisation » des rôles sociaux ; offre massive de travail à temps partiel dans des secteurs féminisés, politique de l’emploi…
Bien sûr, il y a plusieurs logiques au temps partiel et il s’agit parfois d’une demande de certaines femmes. Mais cela ne veut pas dire que ces « choix » ne soient pas sous contrainte (modes d’accueil insuffisants pour les enfants ou des personnes dépendantes, non partage des tâches domestiques avec le conjoint, absence de conjoint, ou encore, – question tabou – conditions de travail trop difficile…).
Comparer seulement les salaires horaires, c’est gommer toutes ces contraintes qui pèsent avant tout sur les femmes, c’est nier le poids de la division sexuée du travail et des temps au sein des ménages. Et c’est pourtant cette règle qui s’applique officiellement en Europe…
Pour prendre en compte toute la réalité du travail des femmes, il faut exiger que les données, en France comme en Europe, affichent les inégalités salariales globales, en distinguant les écarts mensuels, toutes durées du travail confondues, puis les écarts salariaux horaires ou en équivalent temps plein.
[1] Georges-Kot Simon, 2020, Écarts de rémunération femmes-hommes : surtout l’effet du temps de travail et de l’emploi occupé, Insee premières, n°1803, juin.
La fin des temps partiels de moins de 24h/semaine
Nos exigences
- L’égale rémunération des heures complémentaires des salarié.e.sà temps partiels avec les heures supplémentaires des temps pleins, avec 25 % à 50 % de majoration garantis par la loi ;
- Des droits sociaux – retraites, chômage, maladie – équivalents à ceux des temps pleins, financés par une augmentation des cotisations patronales sur les temps partiels de moins de 24h ;
- La suppression des exonérations de cotisations sociales accordées par l’Etat pour les emplois de moins de 24h hebdomadaires ;
- L’obligation pour l’employeur de prévenir la/le salarié.e au moins 7 jours à l’avance en cas de changement de planning (contre 3 depuis la loi Travail) ;
- L’intégration du temps de trajet entre 2 lieux de travail et des coupures horaires de plus de 2h dans le temps de travail.
Boite à outils
- Le guide de la négociation de l’égalité professionnelle
- Le guide Fonction publique Gagner l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
- La brochure CGT "Classifications"
- Les 10 propositions de la CGT remises en juillet 2017 à Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge du droit des femmes
- L’accord égalité-type et le volet violences
- Violentomètre CGT : mesurez le niveau de violences sexistes et sexuelles dans votre entreprise