S’il en fallait encore une preuve, elle vient de paraitre dans le dernier rapport de la Cour des Comptes paru le 27 janvier 2025 et intitulé « Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l’école au marché du travail »[1].
Une politique en « trompe l’œil » et un « pilotage défaillant » ! Même si ces propos ressemblent à ceux que la CGT utilise pour définir ce que le Président de la République a nommé de « grande cause nationale », une fois encore les analyses prouvent que le Président et ses gouvernements successifs ne font que de l’affichage et que rien de concret n’est vraiment entrepris pour endiguer les inégalités entre les femmes et les hommes.
Nous avons par moment l’impression de lire un tract CGT, tant les constats sont ceux que nous observons depuis de nombreuses années.
Les femmes sont plus diplômées que leurs homologues masculins et de plus en plus nombreuses à travailler. Pourtant, les inégalités persistent.
Les stéréotypes genrés cantonnent les femmes et les hommes dans certains métiers. La mixité des métiers que nous réclamons de nos vœux n’est pas promue. C’est pourtant un sujet de grandes déclarations et discussions publiques, qui sont l’occasion de retrouver des attaques en règles de l’extrême droite qui voudrait cantonner les hommes et les femmes dans des rôles et des professions bien définies.
L’index « égalité professionnel tend à invisibilisé les inégalités » et ne permet pas la mise en place d’une politique de réduction de ces inégalités.
Les sanctions et les pénalités prévues sont quasi inexistantes (seule 120 pénalités entre 2021 et 2024).
La maternité pèse beaucoup sur les déroulements de carrières des femmes. Ce qui a d’ailleurs, rappelons le, des conséquences sur la retraite qui est un miroir grossissant des inégalités et pour laquelle la réforme de 2023 a pénalisé en premier lieu les femmes. Les risques professionnels dans les métiers à prédominance féminine sont invisibilisés et l’augmentation des maladies professionnelles est deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes. Pourtant, tous les lieux de travail sont contraints depuis 2014 de faire une évaluation différente entre les femmes et les hommes en ce qui concerne la prévention des risques professionnels.
Et encore le rapport ne se penche pas sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu professionnel qui alourdissent ces inégalités.
Sur ces constats, il est temps d’agir pour :
- Revaloriser les métiers à prédominance féminine et appliquer la loi qui prévoir « un salaire égal pour un travail de valeur égale » ;
- Mettre fin aux temps partiels subis ;
- Revaloriser le Smic à 2000 € bruts ;
- Gagner la retraite à 60 ans et l’abrogation de la réforme de 2023 ;
- Réviser l’index égalité professionnelle pour faire toute la transparence sur les inégalités
- Sanctionner les entreprises qui discriminent ;
- Mettre fin aux systèmes opaques d’individualisation des rémunérations et des primes qui pénalisent davantage les femmes ;
- Combattre les stéréotypes et les violences sexistes et sexuelles avec la mise ne place d’une loi cadre intégrale[2] qui permette d’endiguer ce phénomène du plus jeune âge et tout au long de la vie.
C’est pour porter ces exigences que nous serons toutes et tous en grève et en manifestation le 8 mars !
[1] https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-inegalites-entre-les-femmes-et-les-hommes-de-lecole-au-marche-du-travail
[2] https://www.loi-integrale.fr/