Du 3 novembre au 2 décembre, le Conservatoire accueille l’exposition « Antoinette, 50 ans plus tard », conçue et réalisée par l’association Pulsart, à l’aide des archives du magazine féminin « Antoinette », créé par la CGT et diffusé de 1955 à 1989. Cette exposition sera présentée à l’accès 11 du site Saint-Martin et au CFA du Cnam à Saint-Denis.
La clôture de l’exposition sera l’occasion d’une soirée de débat et d’animation artistique le 1er décembre 2022 de 17h45 à 19h45 AMPHITHÉÂTRE JEAN PROUVÉ 292, RUE SAINT-MARTIN – 75003 PARIS. Avec la participation (sous réserve) de : Mme PAOLA BERGS, Secrétaire générale du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Mme CÉLINE VERZELETTI Secrétaire confédérale de la CGT, Mme ANNAÏCK MORVAN Directrice régionale Droits des femmes IDF, Mme HELENE BIDARD Élue à l’égalité et à la Jeunesse, Ville de Paris, Mme CARINE DELAHAIE Rédactrice en cheffe de Clara-magazine, directrice du salon Délivrées !, Mme FRÉDÉRIQUE PIGEYRE Professeure du CNAM, chaire Genre Mixité égalité F/H membre du comité directeur du MAGE / CNRS, Mme ROULA GERGESS Doctorante libanaise en sciences de gestion au CNAM ; réalisatrice, avec la collaboration de Liz Awad, doctorante au LIRSA et lauréate du programme Pause-Collège de France, du film : « Des visages coincés dans leur cuisine à des visages illuminés par leur sororité ». Durée : 9 minutes (femmes entrepreneuses dans la plaine de la Bekaa au Liban).
Visite commentée le 18 novembre de 12h à 14h contact : developpement@pulsart.org
Cette exposition propose, à partir des sujets d’actualité des années 70 – début 80 du mensuel Antoinette, de s’interroger sur les enjeux d’aujourd’hui concernant l’égalité femmes-hommes.
Les thématiques abordées par Antoinette durant cette période marquée par une importante progression de l’activité professionnelle féminine balayent un grand nombre de situations auxquelles les femmes se trouvaient confrontées, essentiellement dans le monde du travail : salaires, conditions de travail, mixité des métiers, progression de carrière, temps partiel, etc….
Mais Antoinette fut aussi l’un des premiers magazines à aborder d’autre questions plus sociétales, comme celles liées à la sexualité (avortement, maternité, éducation sexuelle, …), les événements de la vie (divorce, retraite, vieillesse) ou, plus largement, les médias, les sports, la jeunesse, les nouvelles technologies, le partage des tâches, la domination masculine, le viol, … qui résonnent encore parfaitement avec nos préoccupations de 2022.
Malgré des progrès importants enregistrés depuis l’époque d’ « Antoinette », notamment sur le plan législatif, de nombreux études et rapports ne cessent de constater le décalage entre les principes législatifs et les réalités que vivent les femmes, par exemple sur les salaires ou les secteurs d’activité.
L’exposition Antoinette sera l’occasion de s’interroger sur la persistance de ces inégalités de genre. Pourquoi les lois ne sont elles pas davantage suivies d’effets réels ? Pourquoi les femmes restent-elles massivement cantonnées dans des formations et des secteurs aux salaires plus faibles et aux perspectives limitées ? Pourquoi les métiers dits « à dominance féminine » restent-ils sous-évalués, moins bien considérés, plus mal payés, malgré la prise de conscience qui semblait s’être opérée suite à la crise du Covid ?
Comment comprendre que la progression des femmes, enregistrée par ailleurs dans les conseils d’administration des entreprises cotées par exemple, ou leur accès à tous les types de formation et de métiers, ne suffit pas à toutes les « tirer vers le haut » ? La socialisation des individus reste-t-elle inévitablement genrée, dans la famille, à l’école, dans la société toute entière ? Pourquoi la culture de l’égalité ne progresse-t-elle pas davantage ?
D’où viennent les résistances à l’égalité ? Les hommes auraient-ils peur, et si oui, de quoi au fond ?