Ce mercredi 20 mai, les organisations de la Fonction publique CGT – FAFP – FO – FSU – Solidaires interpellent le Premier Ministre pour exiger une négociation salariale dès début juin : point d’indice, mesures générales pour compenser les pertes de pouvoir d’achat, revalorisation des carrières des agent.es en particulier celle des corps et cadres d’emploi à prédominance féminine.
« C’est dans ce contexte dégradé que le pouvoir exécutif a décidé de l’octroi de primes pour une partie des personnels.
Il va de soi que ce ne sont pas nos organisations syndicales qui vont s’opposer à des mesures de reconnaissances ponctuelles de situations de travail éprouvantes.
Mais, partiel, partial, potentiellement discriminant notamment pour les femmes, à usage unique, ce dispositif est très loin de correspondre à l’indispensable reconnaissance de l’engagement des fonctionnaires et des non-titulaires et de leurs qualifications.
Pour satisfaire ces exigences légitimes, nous vous demandons par ce courrier d’ouvrir une séquence de négociations salariales dans la Fonction publique.
Après des années de politiques d’austérité fortement préjudiciables au pouvoir d’achat des agent.e.s de la fonction publique et à leurs carrières, il faut à présent dégeler sans délai la valeur du point d’indice, arrêter un plan comportant les mesures générales de nature à compenser les pertes intervenues et revaloriser les carrières des agents de la fonction publique et en particulier les corps et cadres d’emploi à prédominance féminine.
Ce n’est donc pas un énième «rendez-vous » salarial sans contenu et aux dispositions étriquées que nous appelons de nos vœux.
Ce n’est pas davantage des mesures parcellaires, opposant les personnels les uns aux autres, qu’il faut de nouveau envisager. De ce point de vue, l’annonce faite le week-end dernier, à travers les médias, d’une réunion le 25 mai ne concernant sans doute qu’une partie des personnels des hôpitaux publics est particulièrement insatisfaisante. Ce d’autant que certaines pistes divulguées comme la reprise du « travailler plus pour gagner plus » sont irrecevables et que la place des organisations syndicales représentatives dans cette concertation ne semble pas constituer une priorité pour le gouvernement.
Investi.e.s de manière exemplaire dans la tourmente actuelle, dans la lumière ou dans l’ombre, tous les salarié.e.s de la fonction publique doivent être reconnu.e.s et ne plus être considéré.e.s comme une variable d’ajustement économique. Il nous parait plus juste et efficace d’investir dans le pouvoir d’achat des agent.e.s alors que vous choisissez de verser des milliards d’euros à un certain nombre de grandes entreprises qui ne les utilisent que pour entretenir, quelles que soient les circonstances, la spéculation boursière.
Face à la nécessité de conforter la Fonction publique et ses agent.e.s, ces négociations pourraient être la première étape d’un dialogue social renouvelé et donc se poursuivre par une série de négociations prenant la mesure de la crise que traversent les services publics, identifiant leurs besoins et traçant des perspectives pour leur futur. »
Pour lire le courrier unitaire dans son intégralité 2020-05-20-courrier_unitaire_sur_les_salaires