Les femmes de ménage d’Elior-Derichebourg de Grenoble se sont mises en grève suite à la mutation forcée de treize d’entre elles. Elles exigent l’annulation de cette décision inacceptable.
Des conditions de travail et de vie dégradées
Vendredi 23 février, dix salariées de la société Elior, en charge du nettoyage des locaux des administrations de l’État de l’agglomération grenobloise, ont appris leur mutation forcée par courrier recommandé, avec prise d’effet le 4 mars – juste une semaine plus tard.
La direction ne s’est donné la peine d’aucune concertation, traitant les travailleuses comme une ressource corvéable à merci. Depuis le lundi 26 février, trois autres ont reçu un courrier similaire.
Cette décision est désastreuse pour toutes les salariées d’Elior et leurs conditions de travail – qu’elles soient mutées ou non.
La plupart des femmes de ménage mutées le sont dans des Ehpad ou des CHU, avec des contraintes sanitaires bien plus strictes que dans des établissements administratifs, et donc des conditions de travail plus contraignantes.
La plupart d’entre elles ont plus de 50 ans, et souffrent de problèmes physiques du fait de leur travail qui, comme dans nombre de professions féminisées, est particulièrement dévalorisé.
Rares sont celles qui ne finissent pas à découvert à la fin du mois. Cette situation aura également un impact violent sur leur vie familiale, les nouveaux horaires les empêchant de s’occuper de leurs enfants ou petits-enfants.
Les salariées qui ont pu échapper aux mutations forcées ne sont pas épargnées pour autant : les départs représentent autant de postes supprimés dans le nettoyage des services administratifs, et donc une charge de travail supplémentaire pour toutes celles qui restent.
En grève et mobilisation pour leurs droits
Face à ces procédés indignes, la réaction des salariées ne s’est pas fait attendre : hors de question de se laisser écraser par une direction méprisante ! La grève est déclarée le 23 février, et les travailleuses se mobilisent tous les jours devant le centre des Finances publiques de Grenoble pour se faire entendre et obtenir gain de cause.
Pour toute réponse, la direction cherche à briser la grève, en faisant effectuer les missions de nettoyage par d’autres salarié·es de l’entreprise. Rien qui puisse entamer la détermination des grévistes, résolues à obtenir satisfaction sur leurs revendications : l’annulation des mutation et le paiement des jours de grève.
Elles ont déjà le soutien des forces CGT des administrations concernées, qui ont expressément demandé de ne pas remplacer les salariées grévistes.
En outre, les agent·es de la DDETS de l’Isère ont signé une pétition contre la maltraitance des femmes et des hommes de ménage, contre le remplacement des grévistes et pour que l’administration internalise immédiatement le personnel d’entretien, dans le cadre de la Fonction publique.
La lutte se poursuit. Les grévistes ne se rendront pas sur le lieu de leur nouvelle affection le 4 mars, et elles ne lâcheront rien tant qu’elles ne seront pas entendues.
Avec les grévistes, l’union départementale CGT de l’Isère appelle à la solidarité financière
Les dons peuvent être envoyés :
- soit par chèque, à l’union départementale CGT de l’Isère, 32, avenue de l’Europe, 38030 Grenoble Cedex 2, à l’ordre de l’UD CGT Isère, en mentionnant au dos du chèque « solidarité salariées grévistes d’Elior Derichebourg » ;
- soit par virement, à l’ordre de l’UD CGT Isère, avec mention « solidarité salariées grévistes d’Elior Derichebourg ».