La Ministre des solidarités et des familles fait cette semaine son « tour de France de la parentalité ». Le mois dernier, elle avait mené une concertation éclaire et bâclée sur le congé parental en pleine période de vacances scolaires. La méthode de discussion était loin d’être en accord avec l’objectif affiché de « conciliation » entre la vie professionnelle et la parentalité. La CGT a porté ses propositions en matière de soutien à la parentalité. La CGT y rappelle l’enjeu d’égalité entre les femmes et les hommes et développe ses revendications.
Avec seulement 1 % de pères qui recourent au congé parental et le nombre d’allocataires divisé par deux, la dernière réforme du congé parental est un échec total du point de vue de l’égalité entre les femmes et les hommes mais une réelle réussite comptable, puisque des millions d’euros ont été économisés sur le dos des familles les plus modestes. Par ailleurs, La récente étude IRES – CGT « investir dans le secteur du soin et du lien : un enjeu d’égalité entre les femmes et les hommes » a estimé les besoins à 218 000 emplois pour garantir un service de la petite enfance de qualité. Au total, l’investissement nécessaire pour la revalorisation des métiers de ce secteur et les créations d’emplois est évalué à 11,3 mds d’euros.
Pour la CGT, le sujet du congé parental s’intègre dans un schéma global de revendications pour l’égalité
entre les hommes et les femmes. En soutien à la parentalité, la CGT propose notamment :
- L’allongement du congé maternité à 6 mois et du congé de « paternité et d’accueil de l’enfant » pour l’autre parent (quel que soit son genre) à quatre mois, intégralement rémunéré, dont deux mois obligatoires immédiatement après la naissance de l’enfant ;
- Un congé parental plus partagé, en portant sa durée à six mois par parent et mieux rémunéré : 80 % sur la base du dernier salaire pris en charge par la Sécurité sociale avec un complément employeur pour les 20 % restants sans condition d’ancienneté et une prestation plancher à hauteur du SMIC. Ce congé peut être pris à temps partiel, rémunéré à 100 %, et peut être prolongé jusqu’aux 3 ans de l’enfant. En cas de famille monoparentale, les droits doivent se reporter sur le seul parent. Une éligibilité universelle doit être acquise quelle que soit la situation des parents (en emploi, sans condition d’ancienneté, en recherche d’emploi, en maladie, en invalidité, au RSA, sans activité…) ;
- L’organisation et le développement d’un véritable service public de proximité, d’accueil des jeunes enfants financièrement accessible à toutes et tous, ainsi qu’un service périscolaire pour la prise en charge des enfants à l’école dès l’âge de 2 ans ;
- La garantie d’une articulation vie personnelle/vie professionnelle, en imposant une organisation du temps de travail qui assure notamment l’égalité dans le déroulement de carrière ;
- La réduction du temps de travail avec la semaine des 4 jours et les 32
La Ministre est restée très évasive sur la réforme qu’elle portera et n’a pas précisé la durée du congé, ni son niveau d’indemnisation mais a prévenu lors de la concertation que cela se fera dans un contexte de contraintes budgétaires. Les arbitrages devraient être rendus dans les prochaines semaines. D’autres discussions doivent avoir lieu à la fin de l’année sur la conciliation entre la vie professionnelle et la parentalité, sans méthode ni calendrier précis… A parier que nous serons invité·es à la veille de noël !
Pour la CGT, l’égalité entre les femmes et les hommes doit faire l’objet de politiques publiques volontaristes, qui agissent sur l’ensemble des leviers, avec des budgets à la hauteur des besoins, et de négociations sérieuses à tous les niveaux et non de mesures d’affichage au rabais !