L’Observatoire national de la petite enfance vient de publier les données de la Caisse nationale des allocations familiales sur les modes d’accueil des enfants de moins de 6 ans pour 2016. En théorie, 56,6% des des enfants de moins de 3 ans peuvent être accueillis d’abord par des assistant.e .s maternel.les (33,1%, chiffre en baisse) ; en structures collectives (17,7%), à l’école maternelle (4% des enfants de 2 à 3 ans) et en garde à domicile (1,7%). Mais en réalité, le mode d’accueil principal des enfants de moins de 3 ans reste les parents, même si ils et elles travaillent à temps plein. C’est le cas de 61% des enfants… Et parmi ces « parents », une majorité de mères encore et toujours, avec souvent le recours au congé parental, accompagné d’une allocation, un complément d’activité ou plutôt plusieurs (le Clca, leColca, la PreParE.. .). Ce congé parental avec allocation est dénoncé depuis longtemps comme un risque pour les femmes, surtout lorsqu’elles s’arrêtent totalement de travailler pendant des années, sans garantie de retrouver un emploi.
Depuis la loi sur l’égalité réelle de 2014, le congé parental a changé. Alors que dans plus de 96% de cas, ce sont les mères qui prennent ce congé, l’idée était de rendre obligatoire le partage d’une partie du congé : pour un deuxième enfant, 2 ans de congés à prendre par l’un ou l’autre « parent », puis six mois chacun, sachant que si l’autre parent ne le prend pas, ce temps est perdu pour la famille. C’est bien ce qui s’est passé : le nombre de bénéficiaires de ces compléments d’activité a baissé de 44 700 : 410 8000 familles en ont bénéficié en 2016 (alors que l’on dépassait les 600 000 il y a 10 ans…). Ce sont surtout les congés parentaux à plein temps qui baissent. Les pères ne sont, quant à eux, que 4,4% à y recourir (seulement 0,2% de hausse en un an). Mais surtout, il y a une baisse du nombre de mères de deux enfants bénéficiares depuis la réforme, … au bout de 24 mois de congés, au moment où c’est au père de prendre le relai… Comme on s’y attendait, le partage du congé parental n’a donc pas eu lieu et pour cause : le montant de l’allocation (la PreParE) est resté de … 392€ par mois… Qui renoncerait à son salaire pour ce montant ?
On pourrait se satisfaire de ce recul global, si ce n’est que le retour à l’emploi au bout de 2 ans de celles qui ont pris ce congé, ne s’est pas améliroré… puisque le nombre de places d’accueil en crèches qui devaient augmenter en parallèle n’a pas eu lieu : on annonçait la création de 250 000 places d’accueil supplémentaires pour le quinquennat précédent, on en totalise en réalité entre 50 et 70 000 (chiffre de Laurence Rossignol, ministre des droits des femmes et de la famille du quinquennat précédent) … Du coup, on assiste à une baisse des dépenses de la Branche famille… C’est peut-être cela l’objectif prioritaire du gouvernement, comme du précédent? Mais en attendant, que deviennent ces mères de famille de jeunes enfants de 2 ans, sans allocation, ni crèche, ni emploi ??