Le 1er août 2017, notre collègue, amie et camarade, Frédérique MULOT, « Fred », était sauvagement assassinée par son époux après qu’elle lui ait annoncé sa décision de le quitter. Fred a été victime d’un féminicide. Elle était la 76e victime des 126 femmes qui ont été assassinées cette année-là par leur conjoint ou ex-conjoint. Depuis 2017, plus de 600 femmes ont été assassinées.
Après l’horreur, la stupeur, la tristesse, le deuil, le temps judiciaire s’est ouvert. Le 6 février 2020, le mari meurtrier a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle, la circonstance de meurtre par conjoint ayant été retenue par la cour d’assises. Ainsi, justice a été rendue à Frédérique. Mais c’est aussi une part de justice qui a été rendue à toutes les femmes qui ont été, avant et depuis, assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint.
Avec l’inauguration de cette plaque commémorative, s’ouvre aujourd’hui un nouveau temps : celui de la mémoire. La mémoire de Frédérique, et à travers elle, la mémoire de ces centaines de femmes assassinées.
Mais également la conscience. La conscience qu’il n’est au pouvoir d’aucun homme de s’arroger le droit de vie et de mort sur une femme. Conscience qu’il n’est plus acceptable que les femmes subissent harcèlement, violences sexistes et sexuelles, discriminations et inégalités. Conscience que les choses doivent changer.
Avec toute la CGT je tenais ici à saluer et à remercier vivement Madame la ministre de la Culture, Roselyne BACHELOT NARQUIN, pour avoir spontanément, et en toute conviction, accepté de rendre cet hommage à la mémoire de Frédérique.
Celles et ceux qui ont connu Frédérique gardent d’elle le souvenir d’une femme lumineuse, souriante, drôle, gentille, pétillante et bienveillante. Celles et ceux qui ont connu Frédérique savent qu’elle était une amoureuse de la nature, de sa richesse, de sa beauté. Son affectation au ministère de la Culture aux Jardins des Tuileries en tant que jardinière ne devait rien au hasard.
Profondément humaniste et généreuse, appréciée de toutes et tous, Fred s’est naturellement engagée dans l’action syndicale. Elle a assumé pleinement ses mandats de secrétaire générale adjointe de la section CGT des Archives nationales de Fontainebleau et d’élue CGT-Culture au CHSCT des Archives nationales.
Madame la ministre, associer le nom de Frédérique à ce jardin, à ce lieu de vie, d’échanges et de rencontres, a un sens profond. Sachez que vous ne pouviez pas lui rendre plus bel hommage.
Pour que jamais plus une collègue, une amie, une camarade, ne soit victime de féminicide au ministère de la Culture !
A toi, Fred, tu nous manques tellement…
Paris, le 9 mars 2022 la CGT Archives – La CGT Culture