Rachel Silvera démontre une fois de plus la pertinence de son analyse en étudiant les répercussions des politiques publiques sur les modes de garde des jeunes enfants. Elle met en lumière une tendance inquiétante vers un retour à la garde parentale, principalement assurée par les mères, conséquence indirecte de décisions politiques récentes.

Une critique des recommandations de la Cour des comptes

La Cour des comptes recommande de concentrer les efforts sur les modes de garde les plus « rentables » et s’oppose au développement des crèches, même si c’est le choix normalement privilégié des familles. 

La cour des comptes propose des mesures alternatives, mais l’objectif principal reste la maîtrise budgétaire, non le bien-être des familles.

L’objectif annoncé est clair : réduire le recours à des modes de garde formels.

Un renforcement des inégalités de genre

L’analyse de Rachel Silvera souligne que les politiques actuelles risquent de renforcer le déséquilibre dans le partage des responsabilités familiales. Déjà, les mères consacrent davantage de temps à la garde des enfants que les pères, et la restriction des modes de garde disponibles accentuera cette disparité.

Les solutions avancées par la Cour des comptes, ne sont qu’axées sur des économies budgétaires, et manquent d’ambition en termes de justice sociale et d’égalité de genre.

Encore une fois ce sont les femmes qui continuent de supporter une part disproportionnée des responsabilités familiales, ce qui freine voire empêche une progression professionnelle. Cela devient un levier économique dont la Cour des Comptes se saisit pour proposer des économies alors que c’est un secteur dans lequel il faut largement investir pour que les familles puissent avoir le choix du mode de garde !

Encore une fois les métiers du lien et du soin sont abandonnés, La Cour des Comptes au lieu de réfléchir à une amélioration des conditions d’accueil, à des embauches massives en développant les crèches par exemple, ne fait que proposer des économies budgétaires qui viennent donner le « La » pour imposer un mode de garde. Car c’est bien ça dont il s’agit : les familles qui n’en n’auront pas les moyens devront garder les enfants, et ce sont encore les femmes qui paieront le prix de ce choix…

Source : https://www.alternatives-economiques.fr/rachel-silvera/vers-un-retour-a-garde-parentale-jeunes-enfants/00113668