Cette année, les Assises du journalisme organisées à Tours sur le thème de « l’urgence climatique et sanitaire », avaient choisi d’inviter l’ancien ministre Nicolas Hulot, dont la fondation est partenaire de l’événement, pour parler des « responsabilités médiatiques » face à cette urgence climatique. Un choix bien curieux, s’agissant d’un ancien membre du gouvernement d’Emmanuel Macron invité à se prononcer sur le travail des journalistes. Un choix d’autant plus problématique que Nicolas Hulot a été accusé publiquement de viol. Une plainte classée sans suite, mais au motif de la prescription et dont le traitement médiatique interroge toute notre profession.
Pire : quand des militant.e.s féministes ont protesté contre la venue de Nicolas Hulot, elles ont été repoussées par les organisateurs – ils ont même parlé de « prise d’otage », en plein procès des attentats du 13-Novembre… -, et les portes leur ont été fermées.
Comment peut-on, à l’heure de #MeToo, laisser entendre que l’urgence climatique prime sur d’autres considérations ? Preuve, s’il en fallait, que notre profession a encore du chemin à faire…
Les Assises du journalisme peuvent-elles se couper de la société et de mouvements féministes qui nous posent des questions nouvelles sur nos métiers et nos pratiques ? Comment peut-on, à l’heure de #MeToo, laisser entendre que l’urgence climatique prime sur d’autres considérations ? Preuve, s’il en fallait, que notre profession a encore du chemin à faire…
Aux Assises, trop de débats encore étaient organisés avec peu (ou pas !) de femmes. Nous devons donner l’exemple, si nous voulons que l’égalité progresse, partout, dans nos rédactions, comme dans la société.
Elle en a aussi à faire en matière de parité : aux Assises, trop de débats encore étaient organisés avec peu (ou pas !) de femmes. Nous devons donner l’exemple, si nous voulons que l’égalité progresse, partout, dans nos rédactions, comme dans la société.
Le SNJ-CGT a lui-même été convié à participer à un débat sur les relations entre journalistes et forces de l’ordre. Si ce dernier nous a permis d’exposer des points fondamentaux sur les violences et entraves subies par les journalistes, nous n’avons pu que constater et regretter que le plateau soit exclusivement masculin.
Cette situation a provoqué la défection de plusieurs nouveaux médias indépendants comme la revue Déferlante, Disclose et des prises de positions de journalistes de Mediapart et Reporterre.
Il ne faudrait pas que le journalisme reste collé aux pratiques du passé et soit incapable de voir la profession évoluer.